Nous devions y aller !



mercredi 29
Depuis 2006, nous venons régulièrement au Cambodge, nous n'avons jamais franchi le pas. Nous savons les horreurs commises par les Kmers rouges, nous refusions, l'une comme l'autre, de nous rendre sur les 2 lieux de mémoire qui existent à Phnom Penh. Il y a quelques semaines, après avoir discuté avec Sophie qui comme beaucoup de touristes a fait cette visite lors de son premier séjour, je me mettais en condition... Ce matin, c'est Claudie qui a formulé le programme du jour. Comme il fallait commencer par l'un des deux, nous avons opté pour Killing Fields -Le Mémorial du Génocide de Choeung Ek-, d'après ce que nous avons entendu dire, "le moins éprouvant".

Au départ, si votre driver enfile une chemise à manches longues à la couleur douteuse + 1 chapeau enfoncé jusqu'aux yeux... vous commencez à vous poser des questions !!! 15 km dans cet accoutrement, y'a surement une raison ! quand à la périphérie de Phnom Penh il fait l'achat de 3 masques... vous commencez à comprendre ! Poussière assurée sur le reste du chemin...
coucou... c'est nous !
pour le confort de tous
- il y a des camions qui déversent quelques gouttes d'eau sur  la route non asphaltée


heureusement ce déplacement est à lui seul un spectacle permanent...
- la circulation toujours aussi anarchique


 - les chargements hasardeux...
















Une bonne heure après, nous arrivons à destination, nous sommes plongées dans  la dure réalité de ce qui nous a amené ici. Au centre du site un grand stupa du souvenir a été érigé, il renferme des milliers de crânes, au total 8 895 cadavres ont été retrouvés dans les charniers. 129 charniers entourent le mémorial. Des ossements et des lambeaux de vêtements sont empilés un peu partout sur les lieux.
Ici, beaucoup de touristes et j'ai pu remarquer l'émotion et la retenue de chacun ; je craignais un manque de respect, des touristes photographiant à tout va. J'ai constaté un profond respect. Ouf !
Le texte diffusé par l'audio guide, en Français, est très pudique mais aussi très réaliste, avec des mots simples il tire les larmes dans les yeux de nombre d'entre nous qui sommes là pour savoir, pour essayer de comprendre... l'incompréhensible, l'inadmissible... comment l'homme peut il être à ce point mauvais pour les siens, pour ceux de sa propre race !
Y'a t il quelque chose à comprendre ? au fond que venons nous chercher dans ce lieu ? Je ne le sais toujours pas. Mais j'ai bien fait d'y venir, c'est avec une émotion difficilement soutenable que nous avons offert des fleurs blanches et des bâtons d'encens à tous ceux qui sont morts ici et ailleurs durant le régime de Pol Pot.
A mon sens, il est grand temps que le pays accepte de faire passer dans le savoir des jeunes générations ce si douloureux épisode de son histoire.


horaires des vidéos

Vous ne verrez aucune photo des charniers ni des ossements, celles-là sont dans nos coeurs, sur le disque dur de notre mémoire perso.

La vie continue !

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